Souvenez-vous.
Les vacances de Noël 2017 avaient été une sorte de calvaire familial et festif. Nous avions mis plusieurs semaines à nous en remettre. J’avais juré, telle Scarlett au crépuscule sur les ruines de Tara, carotte à la main, que Noël 2018 se passerait au soleil et en amoureux. Sans enfants, sans parents, tous les deux sans personne.
J’ai tenu parole, aidée par le calendrier de garde partagée (on n’avait pas les enfants pour Noël, on les avait pour le réveillon, à suivre dans un prochain article). Direction la Guadeloupe pour une semaine de décompression idyllique, sea, sexe and rhum. Pas du premier coup, certes, car le vol a été annulé après 5 heures d’attente à Orly et nous avons passé notre première nuit d’amour au Novotel de Bagnolet avec les 500 autres pékins du vol SS926 en rade. Les bagages sont restés dans l’avion, eux, et j’ai attrapé froid en attendant les bus qui nous ont ramenés à Orly, 50 par 50, le lendemain à 5 heures du matin sous la pluie. Mais peu importe, nous voici enfin partis, Axel, mon angine et moi, habillés comme la veille, panama sur la tête et bas de contention déjà plus très frais.
Enfin arrivés ! Bonheur, chaleur et comme nous avions déjà une journée de moins pour en profiter, nous avons décidé de ne rien nous refuser. Une excursion pour aller nager avec les tortues, sur une plage déserte, avec poisson grillé sur place et rhum arrangé nous a fait de l’œil. Cette plage déserte s’appelle Petite Terre, elle est située à 40 minutes de navigation de Saint-François, où nous résidons. Nickel, on achète. Rendez-vous sur le port, le 25 décembre, à 8h00 pile qu’on nous dit.
No problemo, la ponctualité ça me connait. Arrivés à l’embarcadère le jour J à l’heure H, personne. Bon, on ne va pas faire les parisiens relous, hein, on attend un peu. 8h15, 8h30, okayyyy on est en vacances ça vaaaa. 8h45, 9h00. Je commence à m’énerver un chouille intérieurement quand arrivent deux hippies (un noir, un blanc) bien équipés comme il faut (dent de requin, dreadlocks, haleine de ti-punch à 20 mètres). ô mon Dieu, un doute me prend, faites que ces mecs n’aient rien à voir avec notre excursion.
Raté. Ces mecs, ce sont Max et Fredo, nos accompagnateurs, man. Et même qu’ils vont conduire le bateau. Enfin, si Fredo retrouve la clé. Et si les glacières arrivent. (remember, le repas est inclus). HAN. Tout le reste de la troupe touristique s’est pointée entretemps (10 personnes, quand même, qui ont su traduire « 8h00 pile » par « 9h15 environ » ). Et dans les nouveaux venus, y’a Gérard, mécano en Normandie, qui a pu jeter un œil au moteur du bateau qui ne démarrait pas. Chouette ! Et Fredo a retrouvé la clé ! Alors, voilà, hein, on embarque sur MIAMI VICE 2 (je jure) et on s’installe, le cul sur les glacières, à la cool. Je note intérieurement l’absence totale de gilet de sauvetage à bord mais je fais bonne figure, je ne suis pas la première à faire cette excursion, que diable. Je me dis qu’en revanche, je serai peut-être la dernière, mais tant pis trop tard, on sort du port gentiment, c’est parti.
Et là, passée la dernière bouée du chenal, Max et Fredo ont foutu les gaz grave, et MIAMI VICE 2 a commencé à sauter des vagues de 3 mètres à 20 noeuds, dans un hurlement général et sous des paquets de flotte géants. Mourir un 25 décembre dans l’Atlantique avec deux abrutis bourrés et 10 gilets jaunes ? non, non, non, NON !! Je fais arrêter le bateau en leur demandant d’aller moins vite, ce qui les fait bien marrer, et on repart. Je m’installe de force entre les deux, je tiens la main de Fredo pendant que Max me demande si j’ai confiance en lui. NOOOOOOON je hurle. Je meurs de peur pendant tout le trajet en maudissant Noël, une fois de plus.
Arrivés (vivants) à Petite Terre, ça va mieux, je respire, au moins jusqu’au retour. Vous me connaissez, je vis au jour le jour quand ça ne va pas, là, je passe à heure par heure, ça vaut mieux.
Bon, sinon ok, l’île est vraiment magique, les tortues étaient au rendez-vous, les requins, les raies, les barracudas et les iguanes aussi et cette journée était merveilleuse. Dans le groupe, Gérard et Jean-Luc (le mec qui m’a appelée la Trouillarde tout l’après-midi, très drôle) ont découvert qu’ils pouvaient faire du business ensemble (ils avaient même des cartes de visite dans leur maillot de bain, très impressionnant). Le poisson était bien grillé, les bananes étaient bien flambées et on a bu plein de CRS (Citron Rhum Sucre) entre deux barbotages.
Le retour ? pareil. Mais bourrés, ça passe mieux.
Génial Zoé, trop drôle, on s’y croirait ! j’adore.
Anneso.
Excellent. Ça donne envie de boire un ti-punch à ta santé!
Trop bien ces vacances!!!!!
Quelle drôle d’idée d’aller de fourvoyer dans les iles à Noël, alors que c’est la bonne période pour avoir froid. Dans le Bourbonnais, il y a des beaux arbres, des chevreuils, des sangliers, des carpes, et des communistes, … c’est le Canada ET l’Union Soviétique !
J’y ai passé une deuxième semaine de vacances assez mémorable que je raconterai dans un prochain article 🙂
J’ai vecu la même histoire avdc les vagues …mais aux Sables D’Olonne ! C’est beaucoup moins exotique !
C’est le premier chapitre du tome 2 ?
Merci Zoé… continue !
Ah ! j’ai aussi quelques articles déjà publiés qui feront aussi partie du tome 2 …
Hilarant j’avais l’impression d’y être !!
C’est à chaque fois un vrai plaisir de vous lire !!!
J’suis fan !
Merci Sandrine !
Vraiment sympa ton récit ! On s’y croit absolument ! Continue pour notre plaisir !
Petite Terre t’a fait beaucoup de bien Zoé !
Tu es encore plus hilarante !
Je suis partie en Guadeloupe le temps de te lire et ça c’est bon pour le moral ! Merci Zoé
OOOH, Zoé, quelle aventure !
Dans un genre semblable, j’ai un souvenir de virée en 4/4 dans le désert ( De Tozeur, pas de lions en vue, tout de même )
Après quelques visites de puits à même le sable, (de Jacob ? De Saint Exupéry ?)
et quelques descentes de dunes à toute vitesse, le chauffeur s’est mis à tourner en rond et à nous dire qu’il était perdu et ne pouvait pas retrouver son chemin .
L’équipage pas rassuré du tout, une petite fille commence à pleurer, un grand silence se fait ,et quelqu’un demande si on a de l’eau et pour combien de temps .
Finalement, c’était une méchante farce et on a retrouvé le chemin de l’hôtel
Les pourboires s’en sont ressenti .
Bisous et tu verras que tu recommencera un jour
Odile
moi j’ai l’impression que t’étais tellement bourrée au retour que tu n’es plus du tout capable de raconter ce qu’il s’est passé! on attend avec impatience
les récits de la deuxième semaine , trop nombreux dans une maison de famille mal chauffée…. biz ; on est tous fan!
Un véritable moment de détente qui permet de relativiser l’aventure de mon dernier voyage à Madagascar… Merci
Au moins tu as eu du rhum…..
J’ai en mémoire une traversée entre Bissau et l’archipel des Bigagos à la lampe torche (il faut nuit à trois heures du mat’, même là-bas) plein gaz qui a laissé quelques traces……
En même temps, je pouvais refuser de monter dans l’embarcation (dont j’avoue n’avoir pas vu le nom…. Radeau de la méduse 2?)….
En même temps, il y avait, au milieu de bateaux rouillés, pour certains coulés, deux ou trois gardes armés de Kalachnikov (dont j’avoue n’avoir pas pensé à vérifier le modèle…..)
Ahhhhh…… les voyages!!!!
J’affirme donc que tout ça ne vaut pas un clair de lune à Maubeuge (et puis y’a moins de Kalachnikov)