La France, il me semble, est le pays qui possède le plus de résidences secondaires par habitant. Évidemment, cette donnée dépend beaucoup de la pyramide des âges : nos parents (les boomers) en ont 4, et nous (les X) zéro, ce qui produit une moyenne de 2 résidences secondaires par génération si mes calculs sont bons. Quant à nos enfants (la genZ) ils vont à l’hôtel dès l’âge de 17 ans selon mon étude sur le sujet. (= 1 toufait très adepte du combo hôtel-club/Flixbus).
Comme vous le savez peut-être, je déteste passer mes week-ends à Paris et je possède donc une expertise assez forte en lieux de villégiature. Je m’inscruste beaucoup chez mes amis (merci mes amis) mais il m’arrive aussi d’utiliser d’autres réseaux en attendant d’avoir assez d’argent pour avoir ma propre maison. Il est donc temps de vous livrer mon analyse complète et passionnante sur le sujet.
Les maisons de famille
Elles ont l’avantage et l’inconvénient d’appartenir à notre famille : elles contiennent nos souvenirs d’enfance les plus chers, les photos décolorées de nos coiffures nazes des années 80, les odeurs de bœuf-carottes-feu-de-bois qui nous font verser une larmichette nostalgique. Elles contiennent aussi (très souvent) leurs propriétaires, ce qui nous maintient sous un joug parental ou beau-parental assez peu compatible avec la notion de détente, surtout quand on approche de la cinquantaine. (Demandez donc à vos parents s’ils partaient en week-end dans leur belle-famille en 1980). J’ai donc testé plusieurs systèmes alternatifs.
Les maisons de location
Chaud ! Beaucoup de travail en perpective : épluchage des annonces horriblement mal rédigées sur des sites au graphisme qui font pleurer des larmes de sang, discussions sans fin avec les propriétaires séniles, adhésion à des polices d’assurance temporaires et hors de prix, risque que la baraque n’existe pas ou soit mitoyenne avec un HLM qu’on ne voyait pas sur la photo floue. Une fois sur place, c’est le traditionnel défilé des matelas défoncés du 18e siècle, des robinets montés à l’envers (chaud = froid), des draps de pauvre en acétate bouloché aux motifs psychédéliques, des serviettes de bain en éponge dont il ne reste que la trame et du fond d’épicerie périmé depuis 24 ans qui colle aux doigts.
Airbnb
L’arrivée d’Airbnb, je ne vous apprends rien, a révolutionné le marché. Partir en vacances est presque devenu un plaisir ! Choix de la destination avec photos alléchantes, démarches ultra-facilitées par un site web au top, aucun contact humain, prestations fortement améliorées par la concurrence féroce de tous ces braves gens transformés en superhosts âpres au gain. C’était vraiment bien. Mais les superhosts sont vite devenus des Thénardiers. Tous les cabanons moisis de la côte atlantique ont été « refaits à neuf » (= meublés vite fait de rebuts BUT ou FLY), « cocons de charme où vous accueillent Marie et Paul » ( = Youssouf le plagiste employé au black par la conciergerie débordée). Les tableaux de chez GIFI (« I love New York », « Beach », Home Sweet home » et autre « Be Happy ») ont achevé d’enlever toute âme aux lieux, il était temps d’essayer autre chose.
Home Exchange
Ce merveilleux organisme permet d’échanger nos appartements avec d’autres gens, quelle idée au top ! Finies les locations pourries, à nous les super plans gratos des adhérents du site. Tout se passe comme si nous étions amis dans la vraie vie, ce qui suppose tout de même quelques notions de savoir-vivre : on trouve un cadeau quand on arrive (généralement du miel ou du vin), on laisse un cadeau quand on repart (généralement hyper galère de trouver une idée sympa et locale puisque nous sommes des touristes). On fait le ménage, on enlève les draps, on remplace ce qu’on a consommé dans la cuisine.
Quand tout se passe bien, c’est magique. Loft New Yorkais gratos, demeure de charme périgourdine gratos ou villa à Cabourg gratos. Quand on a moins de chance, on subit les discussions sans fin des propriétaires séniles, la baraque est mitoyenne avec un HLM qu’on ne voyait pas sur la photo floue, les lits ont des matelas défoncés du 18e siècle garnis de draps de pauvre en acétate bouloché aux motifs psychédéliques et les murs sont tapissés de tableaux de chez GIFI.
C’est à ce moment précis qu’on trouve que la maison des parents, c’est bien aussi.
Vous nous aviez manqué ! Moi j’ai 3 lits : Paris + ma vilégiature Bourbonnaise + la residence tourangelle de ma belle famille (lits neufs, draps propres), ma femme a tout le mal du monde à me faire dormir ailleurs…
Je comprends ! Désolée pour le long intervalle, je suis beaucoup partie sur le terrain pour cette étude…
Toujours aussi sympa tes articles. Tellement vrai le carrelage.
A quand un petit bouton Like ou réaction Emojis sur ton blog ? Car finalement, c’est la seule chose qu’on aimerai te dire :
un commentaire, c’est parfait ! merci Romain !
Bien vu comme d’habitude et bien décrit, surtout pour les lits. Tu oublies les chambres en enfilade, pas très pratique pour aller faire pipi la nuit. Heureusement Airbnb permet parfois de faire de belles rencontres. Bonnes futures vacances.
Merci Angélique 😉
Ah enfin tu deviens réaliste. Le bourbonnais. Y a pas mieux
Mais bien sûr !
Bof….l’île de Ré… ça présente des avantages même dans la maison de papa et maman surtout quand tout est archi nickel, qu’il y a piscine, jardin fleuri, bateau, bouffe dans le frigo et que papa et maman savent s’eclipser pour laisser de l’air…. en échange de…..rien, que d’un peu de reconnaissance !
On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre non plus.
Ah, les boomers…..ils en prennent pour leur grade, souvent !!!
Est-ce que tu partais en vacances avec tes parents dans les années 80 ? 🙂 bises
AH oui, je les ai toutes essayées !
Et maintenant, ma résidence secondaires, elle est utilisée par mes enfants .
Alors, ça, Zoé, c’est un autre chapitre, sur lequel je ne désire pas m’exprimer, car je ne veux vexer personne !
Je t’embrasse, et te souhaite de bonnes vacances .
Tu as une sacrée tribu, chère Odile, et je te félicite pour cette mise à disposition de tes biens immobiliers !
Ahah, c’est tellement ça ! Merci pour ce fou rire à chaque post !
Moi, j’ai opté pour la résidence secondaire « du pauvre » (tout est relatif…) : un van aménagé qui me sert aussi de véhicule de tous les jours…
Là aussi, dans ce domaine, il existe de nombreuses versions : du camping-car tout confort de la taille (et du prix) d’un appartement T4, pour 2 personnes (plus le chien miniature) des boomers, à la twingo « aménagée » (matelas gonflable + camping gaz) de la GenZ, en passant par le combi VW rétro refait à neuf (et tout confort) des X…
La travailleuse indé qui vit dans sa voiture… Quelle époque.
Ça fuse et ça pétille comme toujours avec Zoé !!!! Vivement l’été
Il y a peu d’auteurs qui offrent gratos à leurs lecteurs des lunettes qui permettent de voir la vie de tous côtés et du bon, pour ne jamais perdre pied et garder le cap sur son étoile sans perdre un iota de bonne humeur. Merci Zoé pour ces rivages de détente où le soleil veille de la pointe de ses rayons sur la forêt de Tronçais.
Que tout ceci est bien dit ! Je vous embauche, Catherine !
Votre humour m’a manqué…. Ha les vancances ! je cherche un nid pour quitter ce Paris anxiogène les week-ends. Tout est clair, une préférence pour Airbnb quand même.. Avez-vous essayé les tiny house? Ça me tente.
Oui ! c’est top. C’est comme le camping mais avec une vraie maison…
Merci pour ce retour hilarant, com d’hab. Après une enquête lucide et au plus proche d’une certaine réalité ! Adepte de loc. saisonnières pour l’indépendance et le changement … Bravo pour ce décorticage décapant et… Bonnes vacances.