Les vacances des Toufaits

Y en a-t-il encore parmi vous qui ignorent qui sont les Toufaits ? Petit rappel pour les nouveaux abonnés, les Toufaits sont mes enfants tout faits c’est à dire non biologiques et dont je n’ai pas l’autorité parentale (= les enfants d’Axel, mon chéri depuis 10 ans). Ce blog parle beaucoup d’eux car ils sont une source d’inspiration inépuisable, d’année en année.

L’aîné, Camille, est majeur depuis 1 an et nous n’avons réussi à le désincruster de notre canapé que le 1er septembre (2023). Il est parti vers de nouvelles aventures dans sa chambre de bonne de 9m2 (à suivre). Cet été, il a travaillé au Rosa Bonheur, célèbre bar festif des quais de Seine : tout content de gagner de l’argent, il a trouvé ses horaires (d’esclave) très corrects et sa rémunération (de misère) ultra généreuse. Pendant 2 mois, il a découvert la vie, la vraie : il a ramassé les gobelets en plastiques des « gros bourges » qui claquent un smic par soir en rosé qui fait mal à la tête, il a essuyé du vomi, servi des bières, expliqué aux clients qu’il ne remboursait pas les pizzas non consommées, vidé des cendriers et rembarré des daronnes qui lui faisaient les yeux doux. (« La moyenne d’âge c’est 30 ans donc ils ne passaient que des vieilles musiques »). Son poste préféré ? Homme-pipi. Assis sous un parasol Ricard, il récoltait les 50 centimes permettant l’accès à l’algéco des toilettes chimiques.

quoikoubeh

Pauline et Antonin, les deux autres Toufaits, ont pas mal voyagé cet été. 9 semaines de vacances, 5 pays visités, 4 parents, 8 grands-parents et un bilan carbone supérieur à celui d’Emmanuel Macron. Après leurs séjours en Sicile, dans les Pouilles, en Tunisie, en Sologne et la Baule, nous les avons emmenés à la Réunion pendant 2 semaines. Au programme, volcan en éruption, baleines et baleineaux qui s’ébrouent à 20 mètres de la plage de sable noir, villa de luxe avec piscine à débordement, randonnées dans des parcs naturels classés dans le top 3 du patrimoine mondial de l’Unesco.

Nous avons, leur père et moi, vendu quelques organes non vitaux pour financer ce voyage mais, fi des bassesses matérielles, nous leur offrons un voyage inoubliable en famille dans l’autre hémisphère ! Le seul hic, et je les avais prévenus, c’est qu’à la Réunion, on se lève tôt. Les nuages recouvrent l’île à 11h, il faut terminer les activités avant cette heure fatidique sinon pas de vue sur les vallées iconiques. TKT, m’avait-on répondu à moultes reprises. 17 jours de voyage, 17 drames du matin.

Métamorphosis

Tant de merveilles ont fini par leur occasionner un syndrome de Stendhal sévère : trop d’unesco, trop de couchers de soleil, trop d’océan indien, TROP DE BALEINES, trop de bananes, trop de glaces, trop de crêpes au nutella, trop trop c’est trop. Camille a terminé les vacances en fumant des clopes dans un transat avec son smartphone, Pauline a fait la grasse matinée et Antonin a exprimé le besoin de « se reposer un peu ».

Finalement, les vacances chez les grands-parents c’est bien. L’année prochaine, ils iront 9 semaines en Sologne faire du téléphone et nous, on ira au Japon. J’étais tellement énervée contre eux que j’ai fini de vider mon compte en banque au duty free de l’aéroport. J’ai acheté une grande quantité de bouteilles de rhum, pris un somnifère, regardé 4 films et mangé une barquette de poulet-riz. Je me suis enfin endormie pendant la descente vers Paris et j’étais tellement fatiguée à l’atterrissage que je ne me suis aperçue qu’en arrivant chez moi que j’avais oublié toutes mes bouteilles de rhum dans l’avion.